Ce « nous » est utilisé pour responsabiliser celui qui regarde la vidéo. Et éventuellement le militant aussi. Il faut reconnaître que la question du Yémen et des conséquences de nos ventes d’armes agite peu les cercles militants. Je n’ai été invité à faire aucun débat sur le sujet en 2017, contrairement à 2016 (Nuit Debout oblige) ; par contre on a eu plus d’écho et c’est tant mieux sur le nucléaire militaire... Quant à la presse que l’on affectionne, seuls Orient XXI, Mediapart et Politis se sont vraiment emparés du sujet (notamment un dossier excellent de Sébastien Fontenelle en 2016). En fait, ce n’est déjà pas si mal...
Il ne s’agit pas de délaisser d’autres luttes toutes aussi importantes, mais il faut reconnaître que les questions de domination sont rarement articulées au niveau de l’international et que la réflexion sur le rôle de l’Etat français dans le monde passionne pas grand monde... Du coup, le champ est laissé à tous les gens qui pensent que la France est un pays « meilleur que les autres » et des thèses révisionnistes sur le Rwanda peuvent être publiés dans des « Que Sais-je ? » (PUF) en 2017. Impensable quand tu compares avec les débats au Royaume-Uni avec les rapports Chilcot et celui sur la Libye, en une de la presse. S’il faut se réveiller sur le Yémen, c’est maintenant, pas dans dix ans.