• L’université de Jussieu occupée une journée par des étudiants et des migrants - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/02/28/l-universite-de-jussieu-occupee-une-journee-par-des-etudiants-et-des-migr

    Mercredi, des élèves et des militants ont installé vingt-cinq personnes dans un bâtiment de l’université Paris-VI. Mais ont dû libérer les locaux pour ne pas risquer d’arrestations.

    L’université de Jussieu occupée une journée par des étudiants et des migrants

    Edit à 18 h 40 : A l’issue d’une rencontre insatisfaisante avec la présidence de l’université, les étudiants ont décidé dans l’après-midi de quitter les lieux. La présidence – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – leur aurait laissé le choix entre partir d’eux-mêmes sans que l’identité ou la situation administrative des migrants ne soit contrôlée à la sortie de la fac, ou s’exposer à l’intervention des forces de l’ordre. Avec les migrants, ils se sont rendus à Paris-VIII, dont l’occupation du bâtiment A est toujours en cours. 

    Cette nuit, Hafez devrait dormir au chaud. A moins que la présidence de l’université Jussieu (Ve arrondissement de Paris) ne décide de faire évacuer le préfabriqué occupé depuis mercredi par des étudiants, des militants, et des migrants. Le mouvement d’occupation des universités pour y loger des « personnes en situation d’exil », entamé à Lyon cet automne et poursuivi notamment à Nantes cet hiver, a fait des émules. Après Paris-VIII, c’est désormais une deuxième université parisienne qui est occupée. Avec un double objectif : offrir un toit aux migrants, alors que le thermomètre affiche dans la capitale des températures négatives, et créer une plateforme de revendication politique, notamment contre la politique migratoire du gouvernement.

    Mercredi matin, des étudiants se sont rendus au campement de la Villette (XIXe arrondissement de Paris) pour proposer à Hafez et d’autres migrants à la rue de venir occuper un bâtiment vide de leur université. Arrivé il y a un peu plus d’un an du Darfour (Soudan) via la Libye, Hafez, 28 ans, dit ne pas avoir encore obtenu de place d’hébergement même s’il a déposé sa demande d’asile. « Ça faisait une semaine que je dormais à la Villette, il faisait très, très froid », témoigne-t-il. « C’était très difficile là-bas, abonde un jeune homme qui refuse de donner son nom ou son âge. Il fait froid. Les étudiants nous ont dit qu’il y avait beaucoup de place dans l’université, qu’on serait au chaud et qu’on aurait à manger. »

    #migrants #étudiants #occupation